Historique - RBC Stavelot
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RBCS: un peu d'histoire…
Il était une fois, dans les creux d'une vallée de Haute Ardenne, lovée autour d'une abbaye bénédictine, une petite cité qui émergeait du cauchemar guerrier, déclenché par la folie des hommes. Nous sommes à Stavelot, en 1952.
Depuis 7 ans, à peine, ses habitants, traumatisés à vie, tentent de toutes leurs forces, d'oublier un passé douloureux, tandis que peu à peu, les ruines des maisons incendiées, crevées de trous d'obus, font place à un habitat digne d'abriter les espoirs en un avenir meilleur.
Dans les locaux de la rue Chaumont, l'Athénée organise sa fête de printemps, manifestation très populaire, dans le cadre de "la cour des filles", sitée au pied des pruniers de la ferme Leduc.
Il faut savoir que le Préfet des Etudes de l'époque, Jules Dewez, est le père d'un brillant joueur de basket, Lucien Dewez, de classe internationale, qui évolue en 1 Nationale, au club liégeois de St-Louis. D'où l'idée d'avoir mis sur pied, à l'occasion de la fête scolaire, un match exhibition qui opposerait St-LOUIS au MARY de Verviers, en sus des activités traditionnelles.
C'est ainsi que Stavelot a découvert le basketball de haut niveau: ce sport d'équipe, superbe, venu des USA, s'implanta rapidement sur les dalles de béton de la cour de récréation.
Bientôt, un terrain de basket permanent installé par Eugène Fraipont, professeur de l'Athénée, permet aux débutants que nous étions, de nous familiariser, puis de nous passionner pour ce nouveau sport. Quelques mois plus tard, très exactement le 10 juillet 1952, Stavelot Basketball Club naît officiellement et la Fédération l'immatricule sous le n° 691.
C'était l'époque héroïque: les premiers déplacements s'effectuent en train, voire à vélo… et l'expédition s'étend sur tout un dimanche. Les rares propriétaires de voiture sont assidûment courtisés pour qu'ils acceptent de nous véhiculer en terre liégeoise.
Nos débuts en compétition officielle sont ardus et nous prenons régulièrement des raclées, notamment face à nos voisins spadois. Toutefois, avec l'arrivée de Pierre Lagauche en tant que joueur-entraîneur, les noirs font des progrès. Pierre, consciencieux et réaliste, est pour beaucoup dans cette amélioration tant au niveau collectif qu'individuel: c'est lui qui a appris aux joueurs locaux les vertus de la contre-attaque rapide, en deux temps, dont aujourd'hui encore, on retrouve le style et l'inspiration lors des matches de notre équipe fanion.
Au fil du temps vint enfin le succès et l'on vécut d'inoubliables moments, aussi fraternels que folkloriques, lors de différentes montées à l'échelon supérieur, sous la présidence de Jean Colin. Les années ont passé et nous avons eu le bonheur de fêter les grands anniversaires du club en compagnie de vedettes de dimension internationale : Gilbert Vroonen, Guido Scholiers, Alain Stollenberg, Willy Steveniers, Mike Odoms, François Gazzotti et Sergei Grichaev, nous firent l'amitié de se joindre à nous en ces heures de liesse et nous ne l'avons pas oublié.
Notre ami Joseph Delatte, ancien joueur et, à présent, brillant chroniqueur, écrit en 1992, lors des 40 ans du club: "…Que de chemin parcouru depuis 1952, que de souvenirs! Le berceau: la cour de récréation "filles" de l'ancien Athénée. Les outils: deux panneaux en planches, un banc d'école pour la table (avec des poids pour éviter que les feuilles ne s'envolent par grand vent, et un parapluie), deux vestiaires (étuve en été, frigo en hiver) et, en guise de douches, des bassins d'eau froide. Le "bar": deux tables sous un préau, en plein courant d'air. Avec tout cela, le basket se fera, petit à petit, son nid dans le monde sportif stavelotain. Lentement mais sûrement, le bébé va évoluer. La table deviendra une aubette chauffée (luxe suprême à l'époque), le bar, une buvette dotée d'un comptoir à faire rêver les pros du métier et accès à des vestiaires chauffés, pourvus de douches. Bref: le must pour les anciens. Un seul hic, mais immuable: les conditions de jeu (pluie, vent, gel, neige…) sans oublier les fruits et feuilles des pruniers de chez Leduc…"
Dès lors, un rêve: un terrain couvert…
Au terme d'une longue guerre de tranchées, en collaboration avec le club de tennis, le rêve se réalise grâce à l'aide de la Commune: un hall est construit en 1983. Le club, plus que trentenaire, va quitter définitivement la maison-mère et s'installer dans ses nouveaux foyers.
Le club de basket doit beaucoup aux différents Préfets de l'Athénée qui ont toujours accueili nos activités avec sympathie et ont généreusement ouvert les portes de leurs locaux, chaque fois qu'ils l'ont pu.
Entretemps devenu le Royal Basketball Club Stavelot, notre club est le fruit du travail obstiné d'une poignée de copains dévoués, de "purs", dont je ne citerai pas de noms, de crainte d'en oublier. Merci à toutes et à tous !
En 1952, un premier ballon, de cuir à l'époque, et rarement sphérique, a rebondi et son mouvement nous a aspirés à sa suite. Aujourd'hui, presque 60 ans plus tard, nous demeurons sensibles à son appel, il nous fait toujours rêver, pour le plus grand bonheur de tous les membres de la belle et saine famille du RBCS.
Longue vie à notre très cher et sémillant club !
André BURTON